Autre époque, autres mœurs, autre temps, autres métiers. Le Zed, le Zem, le Zemidjan ou si vous préférez, le Taxi-moto c’est le métier né de ces temps de misère sociale et à peine, nous y habituons-nous qu’un autre métier tout azimut s’empare des jeunes gens de Lomé surtout nos frères nigériens. C’est l’achat et la vente des ferrailles. Une véritable fièvre vis-à-vis du fer.
Aujourd’hui, tout ce qui ressemble à peu près à ce métal s’arrache, se vole en cachette ou parfois se vend, s’achète à la pesée. Vous verrez dès les premières heures de la journée, ces jeunes, promener de rue en rue, poussant devant eux, brouettes ou encore pousse-pousse avec balance ou pesons pendillant à la main criant à gorge déployée ” Gakpo gblégblé , ferrailles batteries gâtées “. Et les concitoyens qui se prêtent au jeu, leur apportent vieux seaux métalliques, vieilles bassines émaillées , vieux fourneaux éventrés et autres ustensiles en métal , vieux vélos ,vieilles machines à coudre , pièces détachées de moto ou même des voitures trainant dans la cour des maisons ou encore des bouts de barres de fer lisse ou tore des chantiers.
Le tout est patiemment pesé et vous pouvez facilement vous en sortir avec 2 ou 3 billets de mille francs CFA, de quoi faire bouillir chichement la marmite, en attendant mieux. Les enfants, surtout ceux de la rue, condamnés à gagner si précocement leur vie, se promènent de dépotoir en dépotoir, fouillent de fond en comble poubelles et tas d’immondices à la recherche des boites de conserves vides , de morceaux de tôles rouillées .
Au rang de ces acheteurs et vendeurs à Lomé, figurent plusieurs nationalités ; on y rencontre des nigériens, des burkinabés, des ghanéens, des béninois et bien sûr quelques togolais. Que ne ferait-on pas pour vivre et survivre, braves concitoyens !
Du courage, jeunes gens!
AHADJI Komlan